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mot de l'arrq | 24 MAI 2019

FRONT COMMUN ET CADENCE DE TRAVAIL


Le 24 octobre 2018,  l’AQTIS, l’ARRQ et l’UDA annonçaient la formation d’un Front commun pour négocier certaines clauses avec l’AQPM.  Ayant connaissance que leurs membres travaillaient dans des conditions difficiles dues à une cadence de travail de plus en plus effrénée sur les plateaux, les trois associations invitaient les producteurs à s’assoir à une table commune afin d’en discuter.  L’un des objectifs était d’harmoniser nos revendications sur certains enjeux afin d’améliorer les conditions de travail et du même coup faire évoluer l’industrie télévisuelle québécoise qui est mise sous pression depuis quelques années notamment par manque de financement. Puisque les membres des trois associations se retrouvent sur les mêmes plateaux et que leurs conditions respectives s’influencent les unes les autres, il nous apparaissait opportun de travailler ensemble.  Nous espérions une discussion constructive avec les producteurs nous permettant de dégager des pistes de solutions durables. Le Front commun a avancé des principes qui nous permettent de croire que la cadence pourrait être « contrôlée », tels que l’encadrement du nombre d’heures maximales travaillées, le nombre de pages tournées pendant une journée ainsi que la livraison des textes à temps pour la préparation. La pression de travailler dans l’urgence et les horaires de travail trop chargés finissent par avoir un impact sur la santé et la sécurité des artistes et artisans sur le plateau. Il importe donc d’établir des limites acceptables pour éviter les abus.

En déterminant un délai pour l’obtention des textes avant le tournage, nous voulons redonner au réalisateur et à son équipe du temps pour préparer le tournage en gagnant, en sécurité, en efficacité et en créativité. En évitant toute forme d’improvisation de dernière minute, on peut s’assurer non seulement que les éléments sécuritaires et logistiques soient en place, mais aussi que tous les éléments artistiques soient à leur meilleur. Pour le réalisateur, c’est en préparation qu’il peut développer sa vision créative et la meilleure approche pour la tourner. Malheureusement, cet aspect de son travail se perd de plus en plus. Nous avons entendu nos membres à plusieurs reprises déplorer le fait que les délais trop serrés les relèguent souvent à un rôle d’exécutant plutôt que de créateur.

Malheureusement, après deux rencontres avec l’AQPM, cette dernière nous a informés qu’elle ne désirait plus participer à une table commune et ce, sans même que soient abordées les pistes de solutions avancées par les trois associations sur la cadence de travail. En conséquence, les tables de négociation respectives de chaque association se poursuivent, mais avec peu de chances d’en arriver à un terrain d’entente commun qui permettrait de restructurer notre industrie. Rappelons que l’AQTIS a même obtenu un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève si les négociations n’avancent pas à un rythme soutenu. Nous déplorons donc que cette invitation au dialogue lancée aux producteurs de l’AQPM reste lettre morte, car les enjeux dépassent les objectifs propres à chaque association. C’est de la santé des artistes et artisans et même de la pérennité de notre industrie dont il est ici question et l’occasion d’y travailler tous ensemble est trop belle pour la laisser passer!


Mylène Cyr
Directrice générale

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