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Communiqué - Nomination de Steven Guilbeault

mot de l'arrq | 18 SEP 2019

​ÉLECTIONS FÉDÉRALES : L’HEURE N’EST PLUS À LA RÉFLEXION, MAIS À L’ACTION


Nous sommes au lendemain de la cérémonie des prix Gémeaux qui célèbre notre télévision et met en lumière le talent incroyable de nos créateurs.  Nous avons su au cours des années créer un univers télévisuel qui nous ressemble, nous rassemble,  nous définit et fait notre fierté.

Mais le coeur n’était pas à la fête. Depuis de nombreuses années, nous n’avons cessé de décrier les dangers qui découlent du numérique et guettent notre industrie. Bien avant l’avènement de plateformes à la Netflix, le secteur de la musique est passé sous le rouleau compresseur du commerce électronique.  Les instances gouvernementales n’ont rien appris et n’ont pas su anticiper la menace qui s’applique dorénavant au secteur audiovisuel. Nous vivons une crise sans précédent qui menace notre secteur, mais de façon générale notre culture. Des entreprises numériques étrangères ou canadiennes ne sont toujours pas visées par nos systèmes règlementaire et fiscal et cela leur permet d’engranger d’incroyables revenus sur le territoire canadien sans aucune obligation. Les auditoires sont au rendez-vous et les chiffres de ces entreprises explosent alors que tous les maillons de la chaine de production de notre industrie en paient le prix. Il en résulte une incroyable iniquité pour les entreprises canadiennes qui participent au financement du contenu audiovisuel canadien. Et les effets se font sentir directement au niveau de la production : des sources de financement en perte de vitesse, des budgets qui diminuent pour nos productions canadiennes (encore plus tragique pour le contenu francophone), des pressions sur les conditions de tournage parce qu’il faut faire plus avec moins, des conditions d’engagement des créateurs, artistes, techniciens qui se détériorent, des contenus canadiens noyés dans une mer de productions étrangères, etc.

Certes, nous avons été largement consultés sur les modifications à adopter à la Loi sur le droit d’auteur, les lois sur la radiodiffusion et les télécommunications, les différentes politiques du CRTC, etc., mais rien n’a vraiment été mis en place pour faire face à la crise. Il n’existe pas qu’une seule solution, mais un ensemble de mesures à mettre en place. Certaines d’entre elles sont plus rapides à adopter comme l’imposition de la TVQ sur les services numériques que le gouvernement québécois a instaurée. D’autres mesures sont plus complexes comme les modifications législatives. Cependant, il existe aussi des mesures de type intérimaire qui pourraient être adoptées comme une révision de l’ordonnance d’exemption accordée à certains services numériques par le CRTC.

Nous n’avons peut-être pas toutes les réponses aux problèmes complexes soulevés par ces nouveaux modèles d’affaires d’entreprises jouant souvent sur une patinoire internationale, mais avons annoncé depuis longtemps des mesures qui pourraient faire une différence. Tous les secteurs menacés dont la culture et les médias sont unanimes à décrier que tous les joueurs (fournisseurs d’accès internet, service de téléphonie mobile, plateformes numériques, etc.) qui tirent avantage d’une façon quelconque de ces activités devraient jouer à armes égales.

En cette période électorale officiellement débutée, voilà une belle occasion pour tous les partis de se positionner sur un enjeu aussi important. Quels engagements prendront-ils à adopter rapidement des mesures concrètes? Auront-ils le courage d’affronter les géants du numérique? Iront-ils dans le même sens que la France qui a décidé de taxer les revenus des GAFA?

Il sera donc intéressant de voir jusqu’à quel point les partis politiques seront prêts à prendre position pour défendre la culture et notre identité. Nous pourrons les suivre tout au long de cette campagne, mais aussi de façon spécifique lors du Grand débat pour la culture et les médias qui se tiendra le 18 septembre au Monument national. (www.gdcm)

À titre de citoyen, vous avez envie de vous impliquer? Sachez que la Campagne sauvons notre culture (mise en place par la Coalition sur la diversité des expressions culturelles CDEC) bat actuellement son plein. En visitant ce site,  vous n’aurez qu’à activer le bouton « J’AGIS » qui interpellera tous les candidats de votre circonscription puisqu’ils recevront automatiquement une lettre pour les sensibiliser à ces enjeux. N’oubliez pas de partager dans vos réseaux!


 

DÉNOUEMENT AU NIVEAU DES NÉGOCIATIONS AQTIS-AQPM (TÉLÉVISION–CINÉMA)

C’est en toute fin de soirée hier que se tenait l’assemblée des membres AQTIS appelés à se prononcer sur les recommandations du médiateur nommé au dossier.  C’est à 84% que les membres AQTIS ont accueilli favorablement ces propositions.  Le comité de négociation de l’AQPM a laissé entendre qu’il en recommandera l’acceptation à son conseil d’administration et à ses membres.  En conséquence, toute menace de grève semble éloignée et les parties s’appliquent à mettre en place les mesures nécessaires pour rétablir les relations de travail.
Quant aux négociations de l’ARRQ avec l’AQPM dans le secteur de la télévision, une session intensive était prévue cette semaine du 17 au 19 septembre. Cependant, en raison des négociations qui se poursuivaient entre l’AQTIS et l’AQPM, cette dernière a dû être reportée, mais sera reprise à court terme. 

 

Mylène Cyr, directrice générale ARRQ

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