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mot de l'arrq | 28 MAI 2020

NORMES SANITAIRES POUR LES RÉALS ET PLAN DE RELANCE!


Depuis les dernières semaines, l’ARRQ a été interpelée à plusieurs niveaux pour se positionner d’abord sur les normes sanitaires à adopter afin que les réalisateurs puissent recommencer à travailler dans un milieu sécuritaire puis ensuite sur les mesures à mettre en place pour relancer notre secteur.

Nos démarches auprès du Ministère de la Culture et des Communications

Le 17 avril, l’ARRQ ainsi que 9 autres associations (ACTRA, AQTIS, DGC, GMMQ, IATSE sections 514 ET 667, SARTEC, SPACQ ET UDA dit "l’intersyndicale") demandait à la ministre de la Culture et des Communications, Mme Nathalie Roy, qu’une rencontre soit fixée afin notamment de discuter des mesures de soutien financier pour les artistes affectés par la pandémie ainsi que de la création d’une table paritaire pour élaborer les normes sanitaires applicables à notre secteur.

Une première rencontre du comité sectoriel pour l’audiovisuel fut tenue le 24 avril avec tous les intervenants du secteur. Les sujets couverts ont été les mesures liées au respect des règles de la Santé publique ainsi que les mesures de relance. Une deuxième rencontre s’est tenue le 13 mai, cette fois avec un représentant de la CNESST, notamment pour présenter les démarches menant à l’élaboration d’outils qui guideront les entreprises dans la reprise sécuritaire des activités. Dans le cadre de ces rencontres, l’ARRQ, à l’instar des autres associations, était invitée à déposer ses préoccupations/suggestions au Ministère.

L’association a donc fait parvenir au Ministère son document « Propositions de l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec sur la reprise des activités et des mesures sanitaires dans le secteur audiovisuel » (pour consulter le document).

Au niveau des normes sanitaires, l’ARRQ y rappelle le rôle central que joue le RÉAL dans le cadre d’une production. Si ce dernier est atteint par un virus et mis hors circuit, c’est toute la production qui sera suspendue ou reportée, ce serait alors l’ensemble des intervenants qui serait en arrêt de travail. En ce sens, il est primordial de protéger adéquatement cette fonction névralgique avec des mesures exceptionnelles. Pour ces raisons nous avons émis des recommandations spécifiques pour les réalisateurs, notamment :

Un Guide CNESST pour la production audiovisuelle

Le 20 mai dernier, nous recevions, un projet de Guide de normes sanitaires en milieu de travail pour la production audiovisuelle proposée par la CNESST. Nous étions invités à donner nos commentaires sur ce dernier avant le 22 mai midi pour une rencontre la même journée à 13h.

Il appert que dans ce Guide, on retrouve des lignes directrices qui orienteront le secteur audiovisuel afin que le milieu puisse reprendre ses activités dans les conditions les plus saines et les plus sécuritaires possible. Il s’agit plutôt des principes de base à respecter et qui sont similaires aux autres secteurs d’activités. Tout comme dans les guides des autres secteurs, l’on y traite de l’exclusion des personnes symptomatiques, de distanciation physique, de lavage de mains, d’étiquette respiratoire, etc. Quelques mesures spécifiques y sont prévues lorsque les activités propres à notre secteur ne peuvent assurer la distanciation : barrières physiques dans les régies, transport pour l’équipe de tournage ou encore pour des fonctions qui nécessitent les rapprochements comme pour les coiffeurs, maquilleurs, couturiers ou costumiers.

Ce projet de Guide a donc été expliqué aux associations d’artistes et de producteurs, ces derniers ont pu poser des questions et suggérer certaines modifications. Nous avons toutefois été avisés que le guide ne couvrait pas les conditions de travail ou les questions financières soulevées par la situation actuelle. La sortie du Guide devrait donc être annoncée sous peu.

Interventions auprès des associations de producteurs et validation auprès de nos membres

Avant que ne soit créé le comité sectoriel par le Ministère de la Culture et des Communications, l’intersyndicale invitait les associations de producteurs de l’audiovisuel (AQPM, APP, A2C et ANDP) à la création d’une table paritaire en présence du Ministère de la Culture et des Communications, de la CNESST et de la Direction de la Santé publique, afin d’élaborer ensemble les normes sanitaires applicables et des actions favorisant la reprise des activités. L’APP et l’ANDP ayant déjà élaboré leur protocole pour le tournage de certaines productions ont accepté l’invitation. L’AQPM, qui en était à élaborer un projet de guide sur les productions non dramatiques et documentaires a laissé plutôt entendre qu’elle nous le soumettrait pour discussion par la suite.

Effectivement, l’AQPM nous a fait suivre un projet de guide pour le secteur non dramatique et documentaire. Le tout fut examiné par notre conseil d’administration puis nous avons décidé de le soumettre à nos membres. Le 13 mai dernier, nous consultions nos membres du secteur non dramatique et documentaire. Une semaine plus tard, c’était au tour des réalisateurs du secteur dramatique. Pour chacune des rencontres, entre 30 et 40 RÉALS étaient présents pour une rencontre Zoom de plus de deux heures. Encore, une fois nous tenons à remercier nos membres pour toutes les interventions qui nous ont permis d’enrichir nos réflexions. En collaboration avec l’AQTIS, nous venons de soumettre une réponse à l’AQPM qui va au-delà des lignes directrices proposées par la CNESST. En fait, nous avons initié notre réponse à partir du projet AQPM, mais nous sommes également inspirés de plusieurs protocoles actuellement en cours dont celui présenté par l’APP et qui a été appuyé notamment par l’ACTRA, l’AQTIS, la DGC et l’UDA. Ce protocole est beaucoup plus précis sur les mesures à prendre et plus adapté à notre secteur. Nous demeurons dans l’attente de la position de l’AQPM.

Que ce soit au niveau du guide CNESST ou d’un guide AQPM, nous sommes convaincus que tous les intervenants de notre secteur veulent la même chose : reprendre les activités le plus vite possible dans un environnement le plus sécuritaire possible.

Plan de relance

Concernant la relance de notre industrie à plus long terme, il nous est vite apparu que les mesures sanitaires allaient ralentir les plateaux et coûter plus cher. Évidemment cela appelle un financement additionnel de la part des institutions pour des productions francophones déjà sous-financées et nous avons acheminé ces demandes aux deux paliers de gouvernement. Le ministère du Patrimoine canadien a été très proactif en débloquant des fonds de 288 millions en culture à être distribués à travers les institutions et les programmes existants. Dans le cas de l’industrie audiovisuelle, ce sont le Fonds des Médias du Canada et Téléfilm Canada qui vont bonifier les subventions aux compagnies de production à hauteur de 20 à 25%. Nous espérons que le Ministère de la Culture et des Communications du Québec répondra aussi à l’appel.

Mais au-delà de demander plus d’argent, nous nous sommes aussi dit qu’il faudrait dépenser ces montants de façon à ce qu’ils aient des effets structurants sur notre industrie. Le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial ont tous deux annoncé des investissements en infrastructures pour relancer notre économie. Alors, pourquoi ne pas obtenir une part de ces investissements pour la production audiovisuelle?

L’ARRQ a proposé que la réponse, à la fois pour rencontrer les exigences sanitaires de la pandémie et pour se doter d’infrastructures de production, serait de canaliser ces investissements vers des studios de tournage. En effet, il y est beaucoup plus facile d’y instaurer des mesures sanitaires dans un environnement contrôlé et une équipe de tournage y est aussi beaucoup plus efficace.

Dépenser des sommes additionnelles pour nettoyer et désinfecter de nombreux lieux de tournage « en location » est une perte nette pour la production. Les dépenser pour aménager des studios et construire des décors peut se transformer en investissement dans l’efficacité et la qualité des productions. Accompagnée par des programmes d’investissements en infrastructure, notre industrie pourrait sortir de cette pandémie plus forte qu’avant, avec des infrastructures de tournage qui lui permettraient de tourner toute l’année et de rivaliser en qualité avec les productions étrangères.

Certes, tourner en studio coûte plus cher. C’est pourquoi nous avons aussi proposé des mesures incitatives pour favoriser la production en studio. La pandémie nous a offert un temps d’arrêt pour réfléchir à l’avenir. Puisqu’il faut changer nos méthodes de travail, on peut donc réfléchir à un avenir où on ne se tourne pas systématiquement vers ce qui coûte le moins cher, mais aussi où c’est la qualité de l’environnement de travail et la qualité artistique qui priment.

Mylène Cyr
Directrice générale

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